• Hfaïedh Hfaïedh, secrétaire général adjoint de l’Ugtt, annonce que l’initiative est à considérer, désormais, comme quadripartite puisque le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (Ftdes) s’est joint à la Ligue des droits de l’homme, à l’Ugtt et au barreau comme partenaire de l’initiative du dialogue national annoncée par les syndicalistes.
• La commission administrative nationale de l’Ugtt se réunira dans les deux semaines à venir avec à l’ordre du jour l’adoption de l’initiative dont l’élaboration est toujours en gestation.
Au moment où les Tunisiens font la queue devant les grandes surfaces dans l’espoir d’obtenir deux kg de pâtes ou de sucre ou deux paquets de lait à condition qu’il y ait un quelconque arrivage et que les responsables de ces mêmes grandes surfaces décident de faire écouler les produits en question qui leur sont livrés, au moment où la ministre des Finances, Sihem Boughediri Nemsia, assure dans ses apparitions médiatiques que le Fonds monétaire international (FMI) n’a pas lâché la Tunisie comme le répercutent certaines voix discordantes mais examinera le dossier tunisien dans les semaines, voire dans les jours à venir, et accédera aux demandes de notre pays et au moment où plusieurs partis politiques, principalement de l’opposition et aussi des associations et organisations de la société civile, font chauffer les tambours quotidiennement en prévision de la célébration, dans la rue, du 12e anniversaire de la Révolution de la liberté et de la dignité le samedi 14 janvier, contrairement à la date du 17 décembre décrétée par le Président Kaïs Saïed comme l’anniversaire officiel de la Révolution, continuent à pleuvoir, jour et nuit, les initiatives appelant à l’organisation d’un dialogue national qui devrait déboucher, selon ceux qui appellent à son instauration, à la formation d’un gouvernement de salut national, la tenue d’élections législatives et présidentielle anticipées et la mise en place d’une approche consensuelle visant à sauver le pays, grâce à des mesures urgentes, de la crise économique et sociale où il s’est empêtré depuis, soulignent-ils, l’avènement de la révolution, c’est-à-dire depuis janvier 2011 et bien avant la décennie 2012-2021 que plusieurs qualifient de «décennie noire».
Sauf que cette fois-ci et contrairement au dialogue national conduit en 2013 par le quartet récipiendaire du Prix Nobel de la paix en 2015 avec la participation des principaux partis politiques présents sur la scène politique nationale, dont en particulier Ennahdha, conduisant à l’époque le gouvernement Ali Laârayedh dit le gouvernement de la Troïka II et aussi Nida Tounès, fondé en juin 2013 et non représenté au sein de l’Assemblée nationale constituante (ANC) dont les activités ont été gelées par son président, le Dr Mustapha Ben Jaâfar, président d’Ettakatol, allié à l’époque d’Ennahdha aux côtés du Congrès pour la République (CPR), les choses ont changé et les auteurs les plus influents de l’initiative la plus importante et la plus médiatique, à savoir celle pilotée par l’Ugtt, la Ltdh et l’Ordre des avocats ont décidé de conduire eux-mêmes leur initiative en dehors des partis politiques.
L’initiative est toujours en gestation
Et les syndicalistes de l’Ugtt, les avocats ainsi que les responsables de la Ligue des droits de l’homme qui pilotent l’initiative en question de poursuivre leur campagne médiatique avec l’objectif de faire la promotion de leur initiative de poursuivre leurs déclarations qui se résument en une phrase chargée de significations: «Nous poursuivons nos concertations en vue de peaufiner notre initiative tripartite à trois dimensions (politique, économique et sociale)».
Les auteurs de l’initiative ajoutent à l’adresse de ceux qui leur demandent et les pressent de savoir si leur initiative sera ouverte à certains partis politiques qui avaliseraient le contenu: «L’initiative que nous prônons pourrait se concrétiser sous la forme d’un dialogue national (et cette fois, il n’y a pas de majuscule pour le terme dialogue) qui réunira d’autres organisations nationales et composantes de la société civile».
Encore une fois, le communiqué, la réunion du 11 janvier tenue au siège de l’Ugtt (avec la participation du Ftdes aux côtés du trio fondateur de l’initiative) ne précise pas quelles sont les organisations et les associations qui pourraient se joindre à l’initiative tripartite que l’on pourrait maintenant qualifier de quadripartite avec la présence de Abderrahmen Hedhili, président du Ftdes, lors de la réunion de poursuite des concertations évoquée ci-dessus.
Les promoteurs de l’initiative toujours en gestation ont toutefois, paraît-il, décidé de se partager les missions. Ainsi, Hfaïedh Hfaïedh, SG adjoint de l’Ugtt, est-il chargé, d’abord, de préciser non pas ceux qui se joindront à l’initiative mais plutôt ceux avec lesquels l’Ugtt ne discutera jamais. «Notre position est ferme et ne changera jamais. Nous ne discuterons pas et ne dialoguerons pas avec ceux qui considèrent le 25 juillet comme un coup d’Etat. Nous ne discuterons pas avec ceux qui ont été responsables de la décennie noire», tranche-t-il.
Maintenant que les choses sont claires pour ce qui est de ceux qui ne s’asseyeront pas à la table du dialogue prôné désormais par le nouveau Quartet (dans la mesure où Hfaïedh parle désormais du Ftdes comme la quatrième composante de l’initiative), on passe du côté de l’Ugtt à la phase sur la date prévue pour l’adoption de l’initiative par les syndicalistes.
Dans ce contexte, Hfaïedh Hfaïedh a annoncé hier «que l’initiative sera soumise à la commission administrative nationale de l’Ugtt dont la réunion est programmée dans les deux prochaines semaines», ce qui revient à dire que d’ici au 26 janvier, les Tunisiens seront édifiés sur le contenu de l’initiative, les parties qui y prendront part et sur les conclusions ou les résultats qui lui sont prescrits.